Le grand méchant Hulk

Tous les garçons de mon âge adorent Batman et Spiderman. Bien sûr, il y a aussi les X-Men et les Avengers mais franchement, si tu vas au parc à côté de chez moi et que tu demandes à tous les copains, quel super-héros ils préfèrent, ils répondront pratiquement tous, Batman ou Spiderman.

Moi, j'aime Hulk. C'est VRAIMENT mon super-héros préféré.

Et tu sais pourquoi ?
Parce que, comme Bruce Banner, je suis souvent en colère. Très en colère.

Je suis en colère parce qu'être gentil, ça ne suffit pas pour être tranquille.

Je suis en colère parce qu'être petit, au contraire, ça suffit largement pour qu'on te pourrisse la vie.

Tous les matins, avant, quand Maman me déposait à l'école, c'était la même chose.

«Sois sage mon ptit loup. Ecoute la maîtresse, amuse toi bien avec tes copains et attention, hein, pas de bagarre ! »

Pas de bagarre... Si seulement j'avais le choix !

Elle comprend rien, Maman. Je l'adore, mais elle ne sait pas, la jungle que c'est, là-bas. Ce n'est pas comme à la maison.

Quand j'ai commencé l'école, la première année, avant même la Toussaint j'étais devenu le souffre-douleur officiel de la cour de récré.

Dans la classe, ça allait, j'avais mes potes, c'était cool. Dehors, tout était différent. Avec toute l'intelligence qu'ils ont, lorsqu'il s'agit d'être méchant, les grands avaient très vite compris que, déjà, j'étais le plus petit et surtout, je ne me battais jamais.

Et ça, c'est bien la faute de mes parents !

Ils m'ont bien expliqué en long, en large et en travers que « la violence, c'est mal ».

Ha oui, je suis bien d'accord avec eux. Mais ce que j'ai aussi compris, c'est que la violence, ça fait mal !

Et surtout, ça énerve. Me prendre des coups pour la seule et unique raison que ça fait ricaner un abruti qui s'ennuie.... Ça donne envie de crier. De tout casser.

Celui qui m'a sauvé, c'est Saad.

A l'époque, on ne se connaissait pas vraiment. Il était dans la même école que moi, mais pas dans la même classe. Bien sûr, je voyais très bien qui c'était. Tout le monde savait qui était Saad. Tout le monde l'aimait. Les élèves, les surveillants, la Directrice... Moi, je m'en fichais. On se voyait de loin, dans la cour ou pendant les sorties et ça m'allait très bien.

Un jour, sans prévenir, il est venu me voir. Il voulait visiblement me dire quelque chose d'important.

« Oui? » Je me demandais bien ce qu'il me voulait.

«Ecoute. » Il avait l'air très sérieux. « Tu devrais arrêter de te carapater tout le temps. Ça sert à rien. Ils continueront à te chercher, de toutes les manières.»

« Tu ne sais pas de quoi tu parles » ai-je marmonné, furieux. « Laisse moi tranquille ! »

« Parce que tu appelles ça être tranquille ! »

« Je n'ai pas envie de me battre, c'est tout ! » Je me suis levé d'un bond.

Mais de quoi il se mêlait, ce Mister Populaire à la noix ?!

« Alors trouve une autre solution. » Il n'avait visiblement pas fini... « Tu vas pas fuir toute ta vie, quand même ! » Là-dessus, il est reparti, aussi calmement qu'il était arrivé.

Hmmm. Il y avait de quoi se poser des questions.

J'avais beau être très énervé, cette petite conversation m'avait fait l'effet d'une bombe. Je n'arrêtais pas d'y penser.

Une fois rentré à la maison, ce soir là, je marinais de sombres pensées en regardant distraitement Le Géant de Fer (pour la 150ème fois), et là, il s'est passé un truc de dingue. J'ai eu une révélation.

Une idée saugrenue s'est mise à trotter dans ma tête. Impossible de m'en défaire.

J'y ai repensé toute la soirée et encore une bonne partie de la nuit.

Le lendemain, quand Maman est venue me réveiller, j'étais décidé.

Cette fois, ils allaient voir de quoi j'étais capable !

To be continued....

En attendant, si tu t'ennuies, tu peux lire ÇA aussi.
Bon week-end !